Hier, nous avons assisté au spectacle Wunderkammer de ta troupe australienne C!RCA à la TOHU. Avant toutes choses, je tiens à souligner que j'adore cette salle, juste d'y être, ça débute bien une soirée pour moi. J'aime l'ambiance qu'il y a entre ces murs; un mélange de mystère, de ludique et de grandiose. La salle est très confortable - les bancs sont à une distance parfaite - et on voit bien de partout. La joie quoi!
Wunderkammer, c'est le nom allemand pour désigner les cabinets de curiosités que l'on retrouvait en Europe au temps de la Renaissance. Les cabinets regroupaient des encyclopédies et des tas d'objets hétéroclites et aucuns liens n'étaient établis entre eux.
Le Wunderkammer de la troupe C!RCA est, oui, un peu hétéroclite, mais ce qui frappe le plus, c'est le côté physique du spectacle. Les 7 artistes sont carrément des athlètes. Ils sont forts, que ce soit les femmes ou les hommes. Ils utilisent le corps comme des structures qui les aident à grimper, se propulser et à chorégraphier. À preuve, le décor ne tient qu'à des tubulaires lumineux, à des spots et, les seuls «objets de cirque» qu'ils utilisent sont une corde, un trapèze, quelques blocs ici et là et des cerceaux. C'est très minimaliste, l'emphase est plutôt mise sur la performance et ils ont bien fait parce que c'est carrément étonnant de les voir à l'oeuvre. Ils font aussi dans le burlesque, la plupart des numéros tiennent sur l'habillage et le déshabillage des artistes. Les filles de la troupe sont très sexy et elles portent des talons hauts presque tout au long du spectacle. Ça tient quand même du défi, car ils sont très hauts.
Wunderkammer débute sans vraiment de préambule. Dès que les lumières s'allument sur la scène, une jeune femme se lance dans un numéro de cerceaux. Pas le plus impressionnant que j'ai vu de ma vie, mais c'était correct. C'est après que le coup d'envoi du spectacle a réellement été donné quand tous les artistes sont arrivés sur scène avec des ballons(?) dégonflés dans une narine. Le spectacle est d'ailleurs entrecoupé de petites scènes plus «humoristiques» entre chaque gros numéro. Ce n'est pas toujours hilarant, mais ç'a le mérite de faire sourire: faire éclater des bulles de papier à bulles, chanter le globe terrestre, s'arracher des bandes adhésives sur le corps...!
Tous les numéros sont bons, mais à des degrés différents. Mes deux coups de coeur vont à un numéro très physique où tous les membres de la troupe s'entremêlent dans une chorégraphie de «bascule humaine». On lance tout le monde en les balançant d'un côté à l'autre de la scène; hommes, femmes, tout le monde y passe. C'est très impressionnant. L'autre va à un numéro où une des femmes se déplace sur la scène en marchant, mais ses pieds sont soutenus tout ce temps par deux de ses collègues couchés par terre. Ça en fait une scène empreinte de poésie. On dirait que la jeune femme se déplace sans gravité mais, en même temps, on sent toute sa difficulté à bouger. Un beau contraste.
La bande sonore de Wunderkammer est également excellente. Énergique à ses heures et touchante quand en vient le moment. On accorde beaucoup de place à l'électro et au Hip Hop et c'est tout désigné, selon moi, avec le caractère physique des numéros.
Un très beau et bon spectacle. Le Festival Montréal Complètement Cirque l'annonçait comme une tête d'affiche et ce fût un bon choix. On dit de Wunderkammer qu'il est un spectacle pour «tous»... Oui, mais tout dépend du type de cirque auquel vos enfants auront été habitués et de votre seuil d'acceptation de «petites tenues» pour eux. Ils risquent d'avoir des surprises une fois installés dans la salle!
Wunderkammer @ La TOHU
Jusqu'au 23 juillet
http://www.montrealcompletementcirque.com/spectacles/wunderkammer
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