Hier, on lançait la 12iem édition du festival d'art numérique Elektra à Montréal. Un événement qui, à première vue, semble s'adresser aux initiés mais auquel on s'adapte très vite. Durant 4 jours, le festival présente des performances audiovisuelles et immersives d'artistes locaux et internationaux réparties en six lieu à travers la ville (dont l'Usine C et la Cinémathèque). On parle donc de performances qui utilisent la technologie pour nous faire vivre des expériences déroutantes, comme la robotique, le son et l'interaction. Pour avoir participé aux trois dernières éditions, je peux vous certifier qu'on sort de chacune des représentations un peu bousculé de découvrir ce que la technologie peut offrir comme possibilités au plan de la création. Je n'ai pas été touchée de façon égale par tout ce que j'y ai vu, mais certaines représentations m'ont marqué à vie, comme dans le cas de FEED.
FEED, c'est réellement le truc le plus déroutant que j'ai vu/essayé dans ma courte vie. Il s'agit d'une performance immersive, sonore et visuelle de Kent Hentschläger qui a déjà été présentée à quelques reprises à Elektra. L'artiste s'intéresse aux relations troubles entre l'humain et son double technologique. Il nous convie, pour l'occasion, dans une expérience sensorielle unique.
Avant même d'entrer dans la salle, on se retrouve un peu en situation de stress: le personnel nous demande de signer obligatoirement une décharge de responsabilité advenant un malaise physique durant la représentation. C'est troublant et excitant à la fois. La salle peut contenir un maximum de 100 personnes et nous sommes tous placés sur des chaises regroupées au milieu de la grande salle vide. S'en suit: un très épais brouillard, des basses fréquences, des vidéos 3D et des effets stroboscopiques. C'est la perte de repères totale. Personne ne vit l'expérience de la même manière. Personnellement, j'ai vécu cela comme un rêve éveillé, je ne pouvais même plus distinguer si mes yeux étaient ouverts ou fermés. Ça l'air inquiétant comme ça, mais tout le monde en sort comme d'une expérience unique/ultime. J'ai tellement aimé ce que la performance procure comme sensation que j'y suis retournée deux années consécutives!
Vous l'aurez sûrement compris: je vous le recommande fortement.
Elektra 12
4 @ 8 mai 2011
http://www.elektramontreal.ca
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