mercredi 8 juin 2011

Retour «-- sur cette mi-FTA

Jusqu'à maintenant, j'ai vu deux des trois créations pour lesquelles je m'étais procurée des billets au FTA. Je dois avouer qu'à ce jour, je ne suis pas aussi enchantée que les années précédentes de ce que j'y ai vu. Peut-être est-ce moi qui ai mal choisi mes pièces, mais... 



Vendredi dernier, j'ai vu Octobre 70 à la Place des Arts. On annonçait un nouveau point de vue  sur le tragique événement impliquant Pierre Laporte et une cellule du FLQ. En effet, pour prendre la description au mot, on avait un nouveau point de vue: celui d'en haut. Le public était juché sur des échafaudages à trois niveaux qui encerclaient la scène. On voyait donc l'action du dessus. Au début, ça nous laissait croire que nous assisterions à quelque chose de novateur, que nous découvrions une facette de l'histoire qui ne nous avait jamais été révélée. Détrompez-vous, ce ne fût pas le cas. Nous avons assisté à une réplique de l'oeuvre cinématographique de Falardeau, en plus resserrée, avec moins d'émotions et presque moins de niveaux de jeu. Rien de neuf sous le soleil d'Octobre 70. On a seulement vu les dessus de têtes des comédiens plutôt que leur visage (c'est peut-être ça d'ailleurs qui amplifiait notre impression de manque d'émotions dans le jeu). Dommage que les échafaudages n'aient rien amené de plus à la pièce, sinon des courbatures aux spectateurs qui étaient tous recroquevillés sur eux-mêmes pour mieux voir ce qui se passait en bas...



J'ai aussi vu L'Enclos de l'Éléphant, hier à l'Espace Libre. Nettement mieux que la création précédente. Encore une fois, on a essayé de déstabiliser le spectateur en le plaçant dans un environnement théâtral qui ne lui est pas familier. En entrant dans la salle, on nous donne un numéro de siège judicieusement choisi pour nous séparer des gens avec lesquels nous sommes arrivés. La scène est, ici aussi, encerclée par les sièges et ceux-ci sont tous séparés de chaque côté par des panneaux noirs qui nous empêchent de voir nos voisins. Chacun de ces panneaux est muni d'une caméra d'espionnage et d'un moniteur qui nous permettent de voir (ou d'espionner) un autre spectateur dans le confort de son siège. Au début, ç'a de quoi nous exciter, ce n'est pas tous les jours qu'on est confronté à ce genre de dispositifs; mais on se lasse un peu vite de voir l'autre personne ne rien faire de croustillant et on oublie ledit dispositif. 
L'enclos de l'éléphant est une pièce sur l'insécurité, voir la paranoïa, et la surveillance typique à notre époque. On aurait pu entrer de façon encore plus poussée dans l'aspect «surveillance», mais en général, c'était réussi. Paul Ahmarani y joue de façon remarquable un homme étrange (le mot est même faible ici) qui, par une veille d'averse demande à un homme d'entrer chez lui. Une demande qui, selon ses dires, n'implique rien et ne demandera rien en retour... Les choses prennent une drôle de tournure durant l'heure qu'ils passent ensemble et, jamais on ne comprend réellement où «Paul» voulait en venir. On en ressort seulement avec la vague impression qu'on ne laissera plus jamais franchir le seuil de notre porte à un inconnu... Comme quoi l'univers dans lequel on a voulu nous plonger pour cette création colle à la route. L'interprétation de Denis Gravereaux, Alexis le médecin qui accepte bien de dépanner Paul, est également digne de très grande mention. Son personnage parle à peine, il écoute et subit la visite de l'inconnu avec un calme déconcertant. Son jeu est nuancé et il interprète de façon très convaincante la montée d'anxiété liée à la visite qui s'éternise de Paul. Une belle création, mais à laquelle il manquait un je-ne-sais-quoi pour que le sentiment d'anxiété ressenti en tant que spectateur en fasse une pièce mémorable. 
Si j'avais un prix citron à remettre pour les installations, par contre, il irait sûrement aux sièges et aux panneaux qui avaient été conçus pour cette pièce et qui n'étaient visiblement pas adaptés aux gens ayant des tailles plus fortes. Bien malheureusement, ces derniers ce sont retrouvés dans des positions très «inconfortables» tout au long de la pièce. 

Ne me reste plus qu'à voir What's Next, nouvelle création de Dave St-Pierre et de Brigitte Poupart, que j'attends avec impatience...! Les critiques sont bonnes jusqu'à maintenant et je prédis que c'est elle qui restera mon incontournable du FTA 2011.

Le Festival Transamériques se poursuit jusqu'au 11 juin.

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